non soyons serieux !
voila, je n'est trouver que cet article qui assez interrssant et qui explique bien !
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Après un long périple depuis l'Inde, l'ex-porte-avions Clemenceau s'est amarré mercredi matin à Brest, une dernière escale avant sa destruction, au terme de plusieurs années de polémiques sur la présence d'amiante à bord.
Tel un vaisseau fantôme, l'ex-"Clem" est sorti des brumes matinales peu après 07H00 pour s'engager dans le goulet de Brest puis rejoindre, sous très haute sécurité, l'épi N.4 dans le port militaire.
"C'est triste qu'il rentre comme ça car c'est un bateau qui a rendu beaucoup de services, qui fait partie de l'histoire", soupirait Pierre Nicol, un ancien ouvrier de l'arsenal, en le regardant lentement entrer dans la rade. Comme lui, des centaines de Brestois, souvent partagés entre nostalgie et amertume, ont assisté au retour du "Clem" dans le port qui l'a vu naître.
Cet accostage marque la fin d'un voyage tumultueux de 18.000 km qui a mené depuis le 31 décembre dernier la coque "Q 790", privée de moteur et d'équipage, de Toulon à Brest en passant par les côtes indiennes où il devait être démantelé. Ce périple a été rythmé par les passes d'arme entre l'Etat français et des associations écologistes, arbitrées par le Conseil d'Etat et la justice indienne qui ont entraîné son retour en France.
Les délicates manoeuvres d'approche et d'accostage ont été menées sans problème, sous un ciel nuageux et dans des conditions météorologiques très calmes, par une dizaine de remorqueurs et de pousseurs de la Marine. Pour éviter toute action de militants écologistes, des commandos de marine ont aussitôt barré tous les accès à la vieille coque.
Très en pointe dans le combat pour empêcher que le navire ne soit détruit dans des conditions douteuses sur le plan de l'environnement, Greenpeace s'est félicitée de ce rapatriement.
"On voit la France s'engager à mettre en place des structures de démantèlement. On voit aussi l'Inde et le Bangladesh refuser des bateaux. Le démantèlement ne pourra plus se faire sur le dos des travailleurs indiens", a souligné le directeur des opérations de Greenpeace France, Yannick Jadot, présent mercredi à Brest.
Inhabitée depuis des années, plongée dans le noir et attaquée par la rouille, la carcasse de l'ex-Clem va être d'abord sécurisée. Une phase d'expertise sera ensuite lancée pour déterminer notamment la quantité d'amiante présente à bord. La tâche sera longue car le bâtiment, long de 266 m pour une largeur de 51 m, ne recèle pas moins de 2.800 locaux.
Au début de l'automne, le marché public pour le démantèlement sera lancé avec une remise des offres attendue au premier trimestre 2007, selon la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie. Mais on ignore encore où le "Q 790" sera finalement démantelé.
Le coût total d'une première opération de désamiantage qui avait eu lieu à Toulon, du transport vers l'Inde puis du remorquage vers la France a dépassé les 12 millions d'euros.
La démolition de l'ex-Clemenceau pourrait permettre la création d'une filière européenne de démantèlement des bateaux en fin de vie, selon le commandant Vincent Campredon, porte-parole de la Marine. Plusieurs groupes français et étrangers sont intéressés par ce marché, mais aussi des industriels brestois qui y voient une chance de renouveau pour le port breton.
Le maire PS de Brest, François Cuillandre, a cependant accueilli l'épave sans enthousiasme, redoutant qu'elle ne ternisse l'image de la ville. "Il appartient au propriétaire de s'occuper de ses déchets. Si le séjour du Clemenceau est temporaire, ce n'est pas un problème, car de loin on ne voit pas qu'il est rouillé", a-t-il ironisé.